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2. La fenêtre/mur en verre coulissant horizontal au 20ème siècle, une longue évolution technique et architecturale

Les innovations relativement récentes dans la fabrication du verre décrites dans le chapitre précédent font partie d’un long processus d’évolution technologique et architecturale qui traverse toute l’histoire du 20ème siècle.⁶ 2.1.
The ‘fenêtre en longueur’
La structure en béton armé « poteau-poutre-dalle », popularisée dès les premières décennies du siècle, a décomposé le mur de façade traditionnel en le remplaçant par des structures légères et flexibles. Cette innovation a ouvert la voie à une nouvelle transparence entre l’espace intérieur et extérieur, entraînant par conséquent un changement radical dans la conception du cadre et dans le concept même de l’ouverture. De plus, cette période coïncide avec l’industrialisation de la fabrication du verre – stimulée par le marché des vitrines, qui demandait des surfaces vitrées de plus en plus grandes et transparentes – transformant enfin le verre en un produit standard et abordable. Au début du 20e siècle, l’industrialisation du verre à vitre⁷ reposait principalement sur deux méthodes : le verre coulé et le verre tiré à plat. La première méthode consistait à presser du verre en fusion avec des rouleaux jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée.⁸ Ce processus produisait facilement du verre translucide mais, pour obtenir un verre transparent acceptable, il nécessitait de meuler et de polir les faces des plaques. La deuxième méthode, celle du verre tiré à plat – ou processus Fourcault⁹ – consistait en la production d’un ruban de verre continu tiré verticalement en le soulevant à travers des rouleaux tubulaires refroidis depuis l’intérieur du four. Malgré une bonne finition au feu, ce type de verre avait des limitations plus grandes en termes de taille et présentait inévitablement une surface ondulée ou striée. Les deux méthodes ont été perfectionnées dans les années 1920, consolidant la voie du Mouvement Moderne. Dans le cas du verre coulé, Pilkington a développé un système en 1925 garantissant une alimentation et une finition continues.

La technique du verre tiré à plat a été perfectionnée par les procédés Libbey-Owens et Pittsburgh qui, à partir de 1925, ont permis des dimensions de fabrication plus grandes et une plus grande homogénéité thermique et de l’épaisseur.¹⁰ Ainsi, une fois la limite dimensionnelle imposée par le linteau surmontée et la technique du verre à vitre perfectionnée, des conditions ont été créées pour que les surfaces vitrées puissent s’étendre sur toute la façade, comme la « fenêtre en longueur » de Le Corbusier. La fenêtre panoramique à châssis coulissants est ainsi devenue une icône de l’architecture moderne : « Le verre à vitre remplace les carreaux de fenêtre. Les châssis coulissent horizontalement, sans être gênés par les accessoires encombrants des fenêtres à guillotine. Ils rendent possible la fenêtre en longueur, source d’un motif architectural de grande importance. »¹¹ La fenêtre horizontale, telle que codifiée dans Les Cinq points d’une architecture nouvelle (conséquence des techniques modernes) (1926-27), s’opposait à la traditionnelle porte-fenêtre ou fenêtre en hauteur, originant un débat animé avec Auguste Perret, dès 1923, sur la forme appropriée de la fenêtre moderne et la réorganisation du champ visuel.¹² L’objectif principal était de maximiser l’entrée de lumière naturelle¹³, mais aussi d’ouvrir le paysage¹⁴ : la fenêtre devenait un dispositif optique, un grand écran. En supprimant la dépendance entre les ouvertures et la structure porteuse, le béton armé a créé la possibilité que la façade soit entièrement constituée par un cadre de verre continu : le « pan de verre ». Cette proposition encore plus complexe et radicale a donné lieu à des maisons de verre – qui incarnent une notion différente d’intériorité, maximisant la relation visuelle avec le monde extérieur – et au mur-rideau.¹⁵ Cette transfiguration formelle des bâtiments a conduit à la perte progressive de l’autonomie de la fenêtre, transformée en peau de la façade. Ou bien, le mur de façade s’est transformé en fenêtre.¹⁶

Production de verre plat tiré (procédé Fourcault). Extrait d’une publicité pour l’Union des Verreries Mécaniques Belges – Univerbel, La Maison, 1955, vol. 11, n.12. © Union des Verreries Mécaniques Belges

6. Pour une analyse de l’évolution du mur-rideau au cours du 20ème siècle, nous nous référons aux textes suivants, auxquels le présent texte est redevable : Chapitre 3 de Iñaki Abalos, Juan Herreros, Tower and Office: From Modernist Theory to Contemporary Practice, Cambridge MA : MIT Press, 2003 (version originale : Iñaki Abalos, Juan Herreros, Tecnica y Arquitectura en la Ciudad Contemporanea, 1950-1990, Madrid : Nerea, 1992), et du Chapitre I de Scott Murray, Contemporary Curtain Wall Architecture, New York : Princeton Architectural Press, 2009.
7. Le processus de verre plat a été breveté en 1848 par l’ingénieur britannique Henry Bessemer. Pour la première fois, un ruban continu de verre en plaque a été produit, formé entre des rouleaux, mais ce ne fut pas un succès commercial.
8. Il pouvait être coulé sur une surface métallique ou directement sur deux rouleaux. Cette deuxième technique, le processus Bicheroux des années 1920, permettait un meilleur contrôle.
9. Ce processus a été inventé en 1906 par l’ingénieur belge Émile Fourcault. Indépendamment, Irving Colburn a développé une technique similaire aux États-Unis à peu près à la même époque.
10. Après l’invention et la diffusion généralisée du procédé float, et malgré sa qualité inférieure, le verre plat continuait d’être utilisé pendant la période post-Seconde Guerre mondiale jusqu’au milieu des années 1960.
11. Le Corbusier, “Bâtiment du vingtième siècle et vie du vingtième siècle”, The Studio Year Book on Decorative Art, Londres, 1930.
12. Voir à ce propos : Le Corbusier, Petite Contribution à l’étude d’une fenêtre moderne, dans Almanach d’Architecture Moderne, “Collection de l’Esprit Nouveau”, Paris : Éditions G. Crès, 1925, pp. 94-101 ; Bruno Reichlin : “Les avantages et les inconvénients des fenêtres horizontales : La controverse Perret-Le Corbusier”,
Daidalos 13, 15 septembre 1984, pp. 65-78 ; Beatriz Colomina : Privacy and Publicity : Modern Architecture as Mass Media, Cambridge : MIT Press, 1994.
13. “Grâce à l’utilisation de la fenêtre horizontale, le béton armé fournit soudain la possibilité d’un éclairage maximal.” Le Corbusier/Pierre Jeanneret, Cinq points vers une nouvelle architecture 1926. “L’architecture, c’est des planchers éclairés.” Le Corbusier, Précisions sur un état présent de l’architecture et de l’urbanisme, Paris, Éditions G. Crès, 1930, p. 53. Pour Le Corbusier, l’éclairage naturel était un facteur prépondérant, écrivant dès 1920, que “l’architecture est le jeu magistral, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière.” (“Trois rappels à Mm. les architectes,” dans L’Esprit
Nouveau, no. 1, octobre 1920, p. 92 ; inclus plus tard dans Vers une Architecture, Paris, G. Crès et C.ie, 1923, p. 16).
14. “Le paysage entre tout entier dans votre chambre.” François De Pierrelefeu, Le Corbusier : La Maison des hommes, Paris, Éditions Plon, 1942, p. 69.
15. Suggéré dans les propositions pour les gratte-ciel à Berlin par Mies van der Rohe (1919 et 1921) et les tours cruciformes de Le Corbusier (1920-22), il a été utilisé par Gropius sur la façade du Bauhaus à Dessau (1926) et depuis adopté principalement dans les conceptions de bureaux.
16. Le caractère anti-fenêtre – ou la fenêtre comme “absence de murs” – des projets de Le Corbusier et Mies dans les années 1920 et 1930, sert de contrepoint
au essai nostalgique de Venturi sur les fenêtres. Robert Venturi, “Windows–c. ‘65” dans Iconography and Electronics upon a Generic Architecture: A View from the Drafting Room, Cambridge, MIT Press, 1996, pp. 255-258.

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