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Transparence : Littérale et Phénoménale
Exercice complexe de spéculation dialectique, l’essai brouille les frontières entre les différents concepts regroupés sous le large terme de « transparence » et tente de démontrer, à l’aide d’exemples, que des bases théoriques peuvent être obtenues à partir de ce qui a été développé empiriquement.
Rowe et Slutzky identifient, par le biais d’une métaphore, deux types différents : une transparence littérale issue de la réalité physique et une transparence phénoménale de nature intellectuelle.
On a l’impression que la transparence phénoménale réside essentiellement dans la disposition des éléments, ce qui permet à notre esprit de reconstruire mentalement la composition qui se trouve derrière, sans pour autant pouvoir voir à travers.
Tout comme Giedion dans Espace, Temps et Architecture (1954) — avec sa comparaison entre l’atelier Bauhaus de Gropius et l’Arlésienne de Picasso —, l’essai commence par des peintures, explorant les complexités spatiales du cubisme et du purisme, avant de passer à l’architecture et à l’espace tridimensionnel.
Alors que l’angle du mur rideau de l’atelier Bauhaus de Dessau est un modèle de transparence littérale, les œuvres de Le Corbusier — en particulier la Villa Stein à Garches mais aussi son projet de concours pour la Société des Nations — servent à illustrer la transparence phénoménale. Non par la transparence matérielle mais par ses relations moins évidentes qui permettent d’explorer des couches successives de signification.